Comment protéger son enfant contre les moustiques en voyage

Comment protéger son enfant contre les moustiques en voyage

Pour faite suite à notre article sur la vaccination lors d’un voyage en Amérique du sud pour un bébé, nous vous proposons cette fois-ci un article plus concret. Nous parlerons des mesures de prévention à adopter pour la lutte vectorielle et ainsi se protéger efficacement contre le moustique en voyage.

Comment protéger son enfant contre les moustiques en voyage

Voyager dans des contrées lointaines avec un enfant en bas âge peut vite devenir un casse-tête. En effet dans certains pays l’environnement peut être aux antipodes de ce que peut connaitre votre enfant, les moustiques rencontrés sont différents et ils peuvent être vecteurs de maladies extrêmement virulentes.

J’ai plutôt tendance à penser que pour se protéger efficacement du moustique, il faut le connaitre, c’est à dire s’informer sur les différentes espèces de moustiques en général, mais aussi savoir pourquoi ils sont attirés par l’homme et quelles maladies ils peuvent transmettre.

Comment protéger son enfant contre les moustiques en voyage

Moustique anophéle, Aedes ou culex

Pour commencer, il existe plus de 3500 espèces de moustiques. En France, c’est le moustique culex qui prédomine sur le territoire. Ils sont moins dangereux que les moustiques Anophèles ou Aedes, mais sont tout de même vecteur de maladies graves comme la fièvre du Nil occidental.

Le moustique Anophèles quant à lui est l’espèce qui est capable de transporter le paludisme. Ce type de moustique sévit sur toute la planète aussi bien en Afrique, en Asie, en Amérique centrale et en Amérique du Sud. Dans ces pays,  on le retrouve aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur des habitats. Quand l’anophèle cherche à piquer l’homme pour se nourrir, il sera attiré par certaines caractéristiques des individus comme, le gaz carbonique émis par la peau ou la sueur. Comme nous ne sommes pas tous égaux face à ces caractéristiques, les anophèles seront plus attirés par des individus plus que par d’autres. C’est ce que l’on appelle communément les peaux à moustiques !

L’anophèle est principalement le vecteur du paludisme et du chikungunya et pique souvent la nuit.

Le moustique Aedes appelé aussi moustique tigre à cause des bandes blanches sur son abdomen est l’espèce qui est vecteur de la dengue, le chikungunya ou le zika. Ce genre de moustique est très virulent et on le retrouve partout dans le monde, surtout dans les régions tropicales. Le moustique Aedes pique souvent le jour. 

Comment protéger son enfant contre les moustiques en voyage

DEET, IR3535, Picaridine, Citriodiol… C’est quoi ?

Sous ces noms barbares se cache en faite le nom de différentes molécules de synthèse qui existent pour les répulsifs appelés communément antimoustique. Sachez-le, il n’existe pas un antimoustique qui vous protégera contre tous les moustiques. En fonction de votre lieu d’habitation ou du lieu où vous souhaitez voyager, il faudra adapter ce répulsif face au moustique que vous serez susceptible de rencontrer. La molécule la plus efficace et qui est recommandé par l’OMS dans les zones fortement infestées par le paludisme est le DEET. C’est aussi celui qui est le plus controversé, notamment dans le cadre d’une utilisation chez les enfants et les femmes enceintes.

En France, selon la législation sur la cosmétologie, les produits à base de DEET sont déconseillés en dessous de 12 ans. Cependant dans le cadre d’un séjour en zone fortement impaludée et selon l’agence Française de sécurité sanitaire (AFSSAPS)  il est possible d’utiliser des répulsifs à base de DEET à partir de l’âge de 2 mois, à condition de ne pas dépasser le dosage de 30%. Source


A contrario dans certains pays, comme les Etats Unis, ce produit est largement utilisé par les enfants de tout âge comme le recommande l’Environnemental Protection Agency. Il existe néanmoins un consensus sur le dosage du DEET dans tous ces pays, qui indique de ne jamais dépasser 30% ce qui est le dosage minimal recommandé par l’OMS pour se protéger des moustiques vecteur du paludisme.
Chacun fera donc son choix en son âme et conscience.

Comment protéger son enfant contre les moustiques en voyage

Que risque votre enfant s’il utilise du DEET à 30% ?

Irritation de la peau, voir des brulures sont des effets secondaires décrits pour des utilisations à long terme. Des cas d’encéphalite ont été plutôt décrites suite à un mésusage de ce type de produit. Il convient alors de respecter scrupuleusement les recommandations d’emploi :

  • Ne pas badigeonner de produit sur les muqueuses ni sur les mains (attention au coupure qui peuvent être une porte d’entrée).
  • Accumulation dans l’organisme suite à une exposition prolongée au produit (prendre une douche entre 2 applications n’est pas une mauvaise idée par exemple).

Cette étude montre que dans certains cas,  l’utilisation de DEET peut causer chez certains enfants des convulsions ainsi que des détresses respiratoires chez les plus petits. La « Both Health Canada et the Canadian Paediatric Society »  préconise d’utiliser du DEET à une concentration maximale de 10%, ce qui procure une protection uniquement pendant 4 heures. Vous comprendrez que c’est totalement inefficace en zone impaludée (pour rappel l’OMS recommande d’utiliser un dosage minimum de 30%).
Dans la plupart des cas de convulsions et de détresse respiratoire décris, les études ont montré qu’il existait un mésusage du mode d’application de ces produits par les parents sur les enfants.
Comment protéger son enfant contre les moustiques en voyage

Huiles essentielles ou autre bracelet antimoustique

Pour être direct et bref, selon une étude du Haut conseil de la Santé Publique les bracelets anti-moustique ne sont pas recommandés pour se protéger des moustiques. Les huiles essentielles quant à elle ont un pouvoir d’action d’une vingtaine de minutes, ce qui est insuffisant, surtout lors d’un voyage dans une zone impaludée.

Comment protéger bébé contre les moustiques en voyage alors ?

Selon le consensus de prévention contre le paludisme de 2007, il existe 3 mesures de protection efficaces dans la lutte contre le paludisme et donc pour se protéger des moustiques :

  • Porter des vêtements longs, amples, couvrants et de couleurs claires.
  • N’hésitez pas à imprégner les vêtements de bébé avec de la perméthrine (40% des piqûres de moustiques se font à travers les vêtements).
  • Utiliser une moustiquaire imprégnée à base de pyréthrinoide (tout âge).
  • Utiliser un répulsif avec un dosage à adapter à l’âge de bébé : en général 30% de DEET (pas d’application directement sur la peau, pas  sur les mains, les muqueuses et les plaies)

Ce qu’il faut retenir :

dans une zone impaludée avec un enfant

  1. L’usage du DEET est possible avec une concentration de 30% max.
  2. Respecter scrupuleusement le nombre maximum d’applications par jour.
  3. En cas d’exposition aux moustiques Anophéles qui sont les vecteurs du plasmonium la concentration minimale efficace en DEET est de 30%.
  4. Pour un répulsif plus naturel il est aussi possible d’utiliser le cinq sur cinq Natura à base de Citriodiol. Le citriodiol est un répulsif naturel présent dans l’huile des feuilles d’Eucalyptus citronné.
  5. Pour se protéger des moustiques anophéles il est conseillé d’utiliser des répulsifs avec le dosage minimum suivant :
    • DEET : de 30 à 50 %
    • IR3535 : de 20 à 35%
    • Picaridine : de 20 à 30%
    • Citriodiol : de 20 à 30%

    Ces recommandations standards sont à adapter ensuite à l’âge, aux conditions de la personne (chez la femme enceinte par exemple), à la zone rencontrée.

  6. Les bracelets anti moustiques, les huiles essentielles (dont la durée d’efficacité est inférieure à 20  minutes),  les appareils sonores à ultrasons, la vitamine B1, l’homéopathie, les rubans, papiers et autocollants gluants sans insecticide sont inefficaces.
  7. Limiter dans la mesure du possible les activités en extérieur en fin d’après-midi, au crépuscule et à l’aube (c’est à ce moment de la journée que sortent les Anophéles).

2 réflexions au sujet de “Comment protéger son enfant contre les moustiques en voyage”

  1. Je vous suis depuis un petit moment déjà, j’adore vos photos et vos reportages. Bref, je suis tombée sur votre site en faisant des recherches sur la Guyane, où j’emménage en famille cet été. Pour avoir vécu quelques temps en Nouvelle Calédonie où les moustiques sont aussi un fléau, j’appréhende un peu de m’y frotter à nouveau… même en prenant tout un tas de précautions, dont celles dont vous parlez, ce qui doit arriver arrive, et il est évident qu’on sera piqué. Après, avec un enfant aussi petit que le votre, j’aurais certainement encore plus d’appréhension !

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