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Rejoindre Belem depuis Macapa : traverser l’Amazone avec son véhicule

C’était une étape majeure dans ce roadtrip et enfin nous y sommes : nous voilà arrivés dans la capitale de l’état de l’Amapa : Macapa. Nous avons (tant bien que mal !), vaincu la fameuse piste BR156 et nous découvrons de façon enthousiaste et rêveuse les rives du mythique fleuve Amazone. Ce fleuve qui est un vrai labyrinthe est le plus large du monde ! Parfois le temps est bercé par la brise, aujourd’hui le fleuve est légèrement agité. Nous avons une mission ce matin : trouver un navire qui soit assez grand pour notre Van et nous et qui accepte que l’on voyage à son bord pour aller jusqu’à Belém, ville située à plus de 250km, de l’autre côté du fleuve.

Rejoindre Belem depuis Macapa : traverser l’Amazone avec son véhicule

Nous sommes arrivés de bon matin à Macapa pour avoir le temps de faire nos recherches sur place et pouvoir ainsi embarquer rapidement. De ce que nous avions pu lire, il est possible de réserver son bateau depuis Macapa. En réalité on apprend que l’embarquement ce fait au port de Santana, une petite ville située à une quinzaine de minutes de Macapa.

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Trouver le port de Santana

D’après nos recherches, il est préférable d’aller négocier directement au Port où nous embarquerons, il s’agit du port de Santana. Nous ne faisons donc que traverser cette grande capitale de 450 000 habitants et grâce à notre GPS fait maison nous sommes rapidement sur la bonne voie. Heureusement d’ailleurs que nous avions ce moyen pour nous guider, car ici au Brésil peu de panneaux indiquent les directions et il n’est pas rare de se retrouver sur un rond-point sans aucune indication ou devant une bifurcation sans nom.

Santana est une petite ville portuaire de proche de Macapa. C’est le point de départ pour bon nombre de personnes souhaitant aller vers Belém. Tout au long de la route, nous croisons de petites baraques en bois où il est possible d’acheter du poisson ou des crevettes. Au bout de cette route qui longe la côte se trouve le port d’embarquement. Ce sera à vous de vous débrouiller pour le trouver, car il n’est pas du tout indiqué.

Rejoindre Belem depuis Macapa : traverser l'Amazone avec son véhicule

Rejoindre Belem depuis Macapa : traverser l'Amazone avec son véhicule

Rejoindre Belem depuis Macapa : traverser l'Amazone avec son véhicule

Rejoindre Belem depuis Macapa : traverser l'Amazone avec son véhicule

Négocier la traversée avec un prestataire

Dés notre arrivée avec nos 2 véhicules (nous voyageons toujours avec Loic et Boris ainsi que leur Toyota), un homme face au port nous fait signe. C’est un rabatteur qui travaille pour une des nombreuses agences de transport maritime. Il veut savoir où nous allons et nous indique où stationner pour parler, il nous emmène ensuite vers son bureau pour discuter. Mes quelques notions de Portugais me sont bien utiles, car ici personne ne parle autre chose que sa langue natale.

Rejoindre Belem depuis Macapa : traverser l'Amazone avec son véhicule
 
Nous voulons traverser jusqu’à Belém avec nos véhicules. Il nous dit que c’est possible, il y a un bateau qui part demain matin où la voiture peut passer, mais qu’il faudrait peut être enlever quelques accessoires, car c’est limité à 2m50. Nous sommes ravis puisque nous culminons à 2m30 ! Il nous annonce que pour la voiture la traversée coûte 600 RS et pour chaque passager 130 RS plus une taxe du port de 30 RS. C’est en dessous des prix auxquels je m’attendais et le taux de change est tellement en notre faveur que je ne négocie même pas. Nous réservons et par sécurité nous ne paierons que 20% par avance, le reste sera versée le jour même. Le rendez-vous pour embarquer est pris le lendemain à 9h.[quote]1€ = 4,10 réals[/quote]

Visiter la ville de Macapa

Il est 13h, nous avons donc l’après-midi pour nous et ainsi retourner à Macapa manger et visiter la ville. Il y a principalement deux choses à voir à Macapa le fort « Fortaleza » et le « Marco Zéro ». Nos estomacs nous mènent à la baguette comme d’habitude, nous choisissons d’aller du côté du Fortaleza, sur le front de mer du fleuve Amazone pour nous sustenter. C’est à cet endroit à côté de ce fort, tout le long de l’Amazone que nous trouvons de nombreux Churrascaria (restaurant spécialisé dans les grillades). Le concept est simple : pour 10 Reals (soit 2 euros 50) vous vous servez en libre-service parmi bon nombre de plats et vous choisissez votre viande que le cuistot prépare devant vous. Autant vous dire que l’on s’est régalé !

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Macapa a la particularité d’être l’unique ville du Brésil traversée par la ligne de l’équateur. Pour symboliser cette ligne, un Obelisque ainsi qu’une ligne à été construite et montre bien la séparation entre l’hémisphère Nord de l’hémisphère Sud.

Des guides de l’Office du Tourisme sont sur place et nous expliquent  (en Français s’il vous plait !) l’histoire de cette ligne nommée ici Marco Zéro.

Nous avons même eu droit a une drôle de démonstration, l’intensité du champ magnétique est ici un peu plus intense ce qui permet de faire tenir les oeufs en équilibre sur la ligne équatoriale. Impressionnant !

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À la base Macapa ne devait qu’être une ville de transit pour nous, en nous baladant nous sommes agréablement surpris de trouver autant de choses à voir et à faire. Et c’est un peu frustré que nous devons repartir rapidement, nous avions donné rendez-vous à nos compères Loic et Boris et à force de trainer nous sommes en retard pour chercher et trouver un bivouac pour la nuit.

Devant la nuit qui est déjà là et ne trouvant rien à proximité de Santana pour le bivouac nous décidons de demander à la Police de Santana si nous pouvons dormir sur leur grand parking. Le feeling passe bien avec le Policier de l’entrée, ils doivent demander l’accord à leur supérieur. 20 minutes plus tard, la réponse tombe « Nous sommes la police fédérale et les étrangers dépendent de la police militaire, nous ne pouvons donc pas vous accueillir ». Il ne nous reste plus qu’à chercher un autre endroit à l’écart de la ville.

Un de nos préceptes en road trip et de ne jamais rouler la nuit. En général on s’attache à trouver notre lieu de bivouac en fin d’après-midi. Mais là, par notre faute, nous avions tout faux, chercher un lieu pour dormir à côté d’une grande ville au Brésil, à la nuit tombée est impossible et nous allons payer chère notre erreur.

Au bout de 30 minutes, nous trouvons enfin une piste, nous nous engageons sur celle-ci et quelques dizaines de mètres après nous y être engagé nous entendons une sorte de « pchhhhhhhhhhhhht »… – C’est quoi ce bruit ?- Yohan sort et regarde les roues. Damned ! Nous venons de crever ! La roue arrière gauche est complètement à plat !

Nous sommes littéralement tombés sur un os ! Une fois descendus du véhicule on s’aperçoit que la piste est jonchée d’os de vaches partout. L’un d’entre eux, le plus saillant a donc perforé notre pneu arrière gauche. Loic et Boris viennent à notre aide pour changer rapidement la roue et poser la roue de secours, ils n’en reviennent pas eux non plus ! Nous ne pensions pas nous servir de notre cric Hi-Lift aussi rapidement.

Autant de poisses… Après le bruit inquiétant, maintenant la crevaison ! Nous en avons assez pour aujourd’hui, nous décidons de dormir ici pour cette nuit.

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L’étape décisive : Réussir à monter à bord du bateau

Le lendemain nous nous rendons comme prévu à 9h au port, nous montrons nos tickets et là, grosse mauvaise surprise : la hauteur d’accès pour le vehicule sur le bateau n’est pas de 2m50 comme annoncé, mais de 1m90 ! Même en enlevant tous nos accessoires sur le T4 Syncro, ça ne passera pas. Heureusement l’homme qui nous a vendu les billets est là, il est surpris et nous explique que demain l’ouverture du bateau sera bien plus grande et que c’est sûr avec celui de demain ça passera. On a quelques doutes, mais on accepte de revenir essayer le lendemain.

Comme nous avons la journée devant nous, nous décidons d’essayer de régler le problème de bruit du véhicule que nous avons depuis la piste. Dans un garage, j’essaie difficilement d’expliquer en portugais le problème. Une femme non loin de là qui attendait le bus écoute d’une oreille et nous entend. Elle nous propose spontanément de traduire, nous lui parlons en Anglais puis elle traduit en portugais.

Nous venons de rencontrer Dada, une Brésilienne d’origine indonésienne d’une gentillesse incroyable ! Elle explique au garagiste notre problème, mais il ne peut rien pour nous, car c’est un poseur de pneu et rien d’autre.

Dada nous propose alors de nous conduire chez son petit garagiste. Il démonte la roue et en 20 secondes identifie la panne : notre biellette de direction a du jeu, il faut la changer. Dada appelle alors un de ses amis pour nous accompagner faire le tour des pièces auto de la ville. Sans rentrer dans les détails, nous ferons avec eux plus de 8 magasins de pièces détachées ! Dont Volkswagen Brésil ! Ils passeront la journée à nous aider, mais en vain : ici ce véhicule n’existe pas et il est impossible de trouver cette pièce. Dada et son ami nous prête même un appartement pour passer la nuit sereinement et continuer les recherches le lendemain !

De retour au garage, nous demandons au garagiste de remettre la pièce défectueuse en attendant de solutionner le problème. 1h plus tard, nous récupérons le véhicule et là miracle : plus aucun bruit ! Le garagiste nous explique qu’il a resserré la pièce pour nous permettre de rouler, mais qu’à terme il faudra la changer. C’est parfait cela va nous permettre de prendre le bateau direction Belém !

Le lendemain 9h nous sommes de nouveau au port, l’Ana Beatriz IV est bien là, nous allons inspecter le port pour embarquer les voitures. L’entrée est en effet un peu plus haute mais encore loin des 2m50 annoncés. Nous mesurons au mieux 2m05 de hauteur pour monter à bord ! On comprend alors que ça va se jouer au centimètre. Le capitaine nous demande alors de retirer tous les accessoires possibles et de dégonfler les pneus. Yo se lance donc dans le démontage de la galerie, de la douche solaire, du auvent, et même des barres de toit ! Tous les passagers montés à bord nous observent. Puis on dégonfle les pneus à 1 bar. Nous sommes maintenant à 2m04, tout ça va se jouer au centimètre près.

Macapa Belem : comment traverser l'Amazone avec son véhicule ?
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Macapa Belem : comment traverser l'Amazone avec son véhicule ?

Loic et Boris sont les premiers à monter à bord avec leur Toyota, le stress est palpable. Le capitaine fait lui même la manoeuvre pour entrer le véhicule. Après quelques réajustements, ça passe, pas de beaucoup, mais ça passe. Nous, nous devons monter à l’autre bout du navire et le capitaine doit donc déplacer le bateau pour qu’on puisse monter. Notre stress augmente, surtout lorsqu’on se rend compte que le navire est à 1 mètre du ponton et qu’il ne peut pas faire mieux. Nous allons devoir passer sur 2 planches en bois à peine plus large que nos pneus. Ok, No Stress !

Yohan est au volant, la pression monte. J’essaie tout de même de me concentrer pour filmer. Yo monte sur les planches guidées par les Brésiliens. Il ne comprend pas toutes leurs indications et tourne les roues  alors qu’il ne fallait pas bouger : une planche tourne et n’est plus du tout dans l’axe ! Oh misère. Je lui dis de ne plus bouger. 2 roues sur le bateau, 2 autres sur le ponton… Et côté droit, ça ne passe pas, l’aile du van frotte à la barrière du bateau ! Bon il faut faire machine arrière.

Le second prend le volant pour nous sortir de ce mauvais pas. Une fois le véhicule de retour sur le ponton, le capitaine s’enquièrent de la situation. Il pense que ça ne passera pas, le second lui assure que oui. Ils négocient en Portugais (on ne comprend pas tout) le capitaine monte à bord du véhicule. Il prend les choses en main et guidé par ces collègues, ils montent à bord en douceur, avec ce nouvel angle d’attaque ça passe tout juste ! Mais nous y sommes, nous sommes à bord avec juste une égratignure sur l’aile !

[infobox title=’Petite anecdote ‘]Notre entrée sur le bateau fût l’attraction de tous les passagers, à tel point que le capitaine a du faire une annonce au micro pour leur demander de se répartir sur les 2 côtés du navire, car l’ensemble des passagers regardait le spectacle et faisaient penché le bateau. Après notre montée à bord, j’ai même vu des gens s’échanger de l’argent : je crois qu’ils avaient pris des paris ! Ici on parie sur beaucoup de choses. De même qu’après, les passagers ont salué Yohan a son passage, en levant le pouce ![/infobox]
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Chargement du van au port de Macapa (Santana).Chargement du van au port de Macapa (Santana). Alors ça passe ou pas ? ! #roadtrip #Brazil
Posté par Flo&Yo sur samedi 24 octobre 2015

 La vie sur le bateau

Nous allons donc passer 24h à bord de ce navire. Il est composé de 3 étages : le notre où sont les véhicules et la cargaison, le 1er étage où tous les passagers ont déjà installé leur hamac, le 2ème étage avec le bar et quelques places de hamac et enfin le toit du bateau avec des tables et les canaux de sauvetages.

Après de telles émotions, je retrouve Yohan au bar, pas étonnant ! À peine arrivés, une tablée de chauffeur Brésilien nous invite à l’apéro. Ce sont des routiers qui ont mis leur camion sur un bateau plus grand et voyagent dans celui-ci. L’ambiance est festive, il est midi et nous relâchons la pression. Le bar diffuse de la musique brésilienne en continu (et avec le volume à fond), il vend à boire et fait aussi deux-trois choses à manger. Après la 4ème tournée de bière, nous nous échangeons des présents, nous offrons à notre tour en souvenir un sticker « I love Paris ». Le routier Brésilien est très touché et me promet de le mettre sur son camion.

La traversée est douce et tranquille, cela permet de nous reposer quelque peu mais surtout d’admirer le plus grand fleuve du monde : l’Amazone ! Mais on en garde un peu pour notre prochain article 🙂

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Macapa Belem : comment traverser l'Amazone avec son véhicule ?
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Notre journal de bord en vidéo : #Vlog n°2 en Guyane

Deuxième édition de notre série de vidéo journal de bord #Vlog en direct de la Guyane. Nous avons tourné ce deuxième opus dans la ville de Saint-Laurent-du-Maroni face à la ville d’Albina au Suriname. Pour rappel, nous voulions tourner une série de vidéo qui vous raconte notre quotidien pendant notre tour de L’Amérique du Sud. Au programme de cette édition donc : le Fleuve Cayenne, le village de Cacao, le marché de Cayenne, le village de Camopi et notre rencontre avec un paresseux !

Notre journal de bord en vidéo : #Vlog n°2 en Guyane

Bloqué dans le sable  au fleuve Cayenne

Revivez avec nous notre premier ensablage au bord d’un fleuve Cayenne. Rien de bien stressant (ça dépend pour qui…), un mini ensablage qui nous a permis de reviser un peu les basics et surtout savoir comment agir dans ce genre de cas.

Notre journal de bord en vidéo : #Vlog n°2 en Guyane

Le village de Cacao

Le village de Cacao est un village qui est habité par la communauté Hmong depuis les années 70. Yohan a d’ailleurs eu l’occasion d’en parler pendant l’émission Allo la Planète au mois de septembre. Pour relire l’article et écouter l’intervention de Yohan, ca se passe ici. 

Notre journal de bord en vidéo : #Vlog n°2 en Guyane

Le marché de Cayenne

Le marché de Cayenne est un endroit incontournable de Guyane où il est possible de découvrir l’ensemble des saveurs de Guyane.
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Le village de Camopi

Grâce à une super opportunité, Florence a eu la chance de visiter le village amérindien de Camopi qui est uniquement accessible par avion ou par pirogue.
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Rencontre avec un paresseux

La Guyane c’est aussi ça ! Se balader en voiture dans un sentier peu fréquenté et tomber nez à nez avec un paresseux ! Une rencontre inoubliable !

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Vous pouvez aussi découvrir ou redécouvrir le VLOG1 ici.

Carbet Bâche dans la savane roche Virginie en Guyane

Pour notre premier week-end « carbet bâche » en Guyane, nous partons avec l’ensemble de nos colocs de Cayenne, pour une courte randonnée en direction de la Savane Roche Virginie à 2h de Cayenne, qui nous permettra de voir le lever du soleil sur la canopée.

Carbet Bâche dans la savane roche Virginie en Guyane

Avant de revenir sur cette journée, voyons d’abord ensemble l’équipement indispensable que doit posséder tout bon randonneur en Guyane pour installer son propre carbet bâche.

La définition d’un carbet en Guyane et dans les pays alentours, comme les Antilles et le Suriname, est une hutte sans mur et servant d’abri. Lorsque l’on part en randonnée ici, il est très fréquent de faire son propre carbet à l’aide d’une bâche achetée pour l’occasion pour se protéger des pluies équatoriales.

 

Dans nos Sacs à dos, en plus de notre matériel photo habituel, nous avons donc logé :

  • Des hamacs et leurs moustiquaires (indispensable) de la marque Ticket to the Moon
  • 2 bâches (pour vous protéger de la pluie) 2×3 mètres
  • de la corde d’un bon diamètre (pour fixer les bâches)
  • 3 litres d’eau par personne minimum dans une gourde isotherme
  • un réchaud à gaz Primus ultra léger pour réchauffer son repas
  • une lampe frontale de chez Biolite
  • un couteau suisse
  • 2 sacs à viande (même s’il fait très chaud la journée, la nuit est plutôt fraiche en foret)
  • de quoi prendre l’apéro (très important!)
  • le café du matin avec des brioches si possible
  • des saucisses pour le barbecue
  • des lingettes à usage unique pour la petite toilette (une super idée de notre coloc Monique)

Les sacs sont maintenant prêts, c’est donc parti pour 1h45 de route vers le sud de la Guyane direction la ville de Régina.

Carbet Bâche dans la savane roche Virginie en Guyane
Carbet Bâche dans la savane roche Virginie en Guyane
Carbet Bâche dans la savane roche Virginie en Guyane
Carbet Bâche dans la savane roche Virginie en Guyane

Carbet Bâche dans la savane roche Virginie en Guyane

La route pour aller de Cayenne à Régina est plutôt belle, quelques nids de poule, mais rien de bien méchant, surtout quand on voyage à l’arrière d’un mythique et confortable Land Rover. Pour aller à Régina, pensez à prendre votre carte d’identité, car il y a un barrage de La Gendarmerie qui contrôle l’identité de toutes les personnes qui emprunte cette partie de la route. Il y a 2 postes de ce type en Guyane, un à Iracoubo et l’autre près de Régina.

Nous arrivons au PK 122, aucun panneau n’indique quoi que ce soit, mais soyez attentif au PK 122 il y a un chemin de terre sur lequel vous pouvez vous garer. Ne laissez rien dans votre voiture par sécurité. En prêtant l’oeil, vous apercevrez sur la droite un chemin qui part en forêt, c’est le fameux sentier de randonnée qui permet d’accéder à l’inselberg. A priori, 1h30 à 2h de randonnée nous attendent.

(Pour info, un inselberg est un relief (colline ou un petit massif) isolé qui domine significativement une plaine ou un plateau subhorizontal.)

Carbet Bâche dans la savane roche Virginie en Guyane
Carbet Bâche dans la savane roche Virginie en Guyane
Carbet Bâche dans la savane roche Virginie en Guyane

La forêt s’ouvre sur un discret petit sentier. Il est midi, il fait chaud, très chaud, pas vraiment la meilleure heure pour commencer ce type de randonnée… mais nous voulons arriver assez tôt en début d’après-midi pour pouvoir choisir notre emplacement de carbet tranquillement.

Au départ le sentier est assez plat donc et sans grande difficulté en saison sèche, car les cours d’eau sont presque secs. Sur la dernière partie, nous faisons néanmoins face à une énorme montée. Avec l’humidité et le poids du sac, mon rythme cardiaque augmente rapidement, j’essaye donc de faire souvent des poses pour récupérer et je fais donc ralentir le groupe ! Arrivé enfin tout en haut du monticule, on croise sur notre route des colonies de fourmis. Elles sont tellement nombreuses, qu’elles ont carrément créé à elles seules leur propre petit sentier en forêt. En suivant ces autoroutes à fourmis, on tombe sur 2 énormes fourmilières de terre rouge. Je reste comme une enfant devant ce spectacle où chaque fourmi a l’air d’avoir son rôle : certaines portent des pistils de fleur, d’autres des feuilles, ou encore des morceaux de terre. Il y a aussi ce que j’appelle les Taxis fourmis : les plus grosses fourmis portent des grosses feuilles sur laquelle sont installées plusieurs petites fourmis… étonnant !

Nous sortons de la forêt pour arriver sur une vaste étendue de roches noires. Nous y sommes, c’est le début de l’inselberg de la savane Roche Virgine. Ce rocher est au coeur de la forêt et surplombe le massif pour nous offrir une magnifique vue à 360°. Nous montons au sommet pour y installer le fameux carbet. Une fois en haut, nous avons l’agréable surprise de voir qu’une structure en bois est déjà existante. Cela nous facilitera l’installation de nos hamacs. Mais même avec ça, nous mettrons plus de 2h à installer le campement, de vrais débutants !

A lire aussi : 10 activités incontournables à faire en Guyane

 
Carbet Bâche dans la savane roche Virginie en Guyane
Carbet Bâche dans la savane roche Virginie en Guyane
Carbet Bâche dans la savane roche Virginie en Guyane
Carbet Bâche dans la savane roche Virginie en Guyane
Carbet Bâche dans la savane roche Virginie en Guyane

Il est 14h, c’est sous une chaleur de plomb que nous nous lançons dans l’opération « montage des hamacs ». Entre 2 fixations de corde, on s’hydrate… un peu trop d’ailleurs, si bien que notre maigre réserve d’eau fond comme neige au soleil. Yohan part alors avec notre ami Pascal explorer les environs afin de trouver une crique (ou cours d’eau) pour trouver de l’eau (on se croirait un peu à Koh Lanta non ?). Ils reviennent 1h après, bredouilles, la saison sèche est passée par là.

Nous finissons par avoir monté nos 7 hamacs côte à côte. Chacun monte dans son hamac en espérant que la structure en bois tienne bon… 1, 2 ,3 4 personnes… jusqu’au septième : super ça tient !  Nous sommes tous suspendus et la structure ne bronche pas. Impeccable, on peut donc passer à autre chose !

Certains préparent un feu de camp pendant que les autres jouent au Uno. On se tient néanmoins tous prêts pour voir le coucher de soleil tous ensemble. Ici en Guyane, il faut savoir que le soleil se couche entre 18h et 18h30.

Carbet Bâche dans la savane roche Virginie en Guyane
Carbet Bâche dans la savane roche Virginie en Guyane
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Carbet Bâche dans la savane roche Virginie en Guyane
Carbet Bâche dans la savane roche Virginie en Guyane
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Carbet Bâche dans la savane roche Virginie en Guyane

Carbet Bâche dans la savane roche Virginie en Guyane

Notre coloc Pascal a eu la bonne idée de préparer un punch pour l’apéro qu’il a porté dans une glacière bien fraiche tout au long de la randonnée. C’est donc autour d’un verre que toute la coloc s’émerveille de ce que la nature Guyannaise à nous offrir de plus beau : un ciel qui s’embrase d’une jolie teinte orangée.

Au loin, en étant attentif et en tendant l’oreille, on entend le cri sourd des singes hurleurs. C’est un véritable spectacle son et lumière qui se produit devant nos yeux.

Nous sommes heureux d’être là, tous ensemble, au coeur de la nature et au rythme de celle-ci. Le soleil se couche et un nouveau spectacle commence : le bal des mille et une étoiles. Comme des gamins, autour du feu de camp, on s’allonge et on observe, chacun essaye de deviner les constellations les plus connues. Il ne nous faut pas longtemps pour voir nos premières étoiles filantes, c’était vraiment une soirée parfaite

A lire aussi : Voir des singes Saïmiri à l’ilet la mère en Guyane

A https://www.floetyo.com/blog/voir-des-singes-saimiri-a-lilet-la-mere-en-guyane/21h30, nous sommes épuisés de cette vie d’aventurier, nous rejoignons donc tranquillement notre campement. Nos 7 hamacs bien douillets nous attendent ! Nous pénétrons à l’intérieur de nos moustiquaires pour être à l’abri des insectes environnant (et dieu seul sait s’ils sont nombreux !). Quelques minutes plus tard, un bris de craquement de bois se fait entendre. « Vous avez entendu ? Oui, c’est bizarre non ? ». Puis on entend deux grands CRAC successifs. Yo vient de descendre d’un étage ! Cela nous vaut une bonne crise de fou rire. Son hamac était apparent mal fixé, il s’est arrêté à quelques centimètres du sol.

Carbet Bâche dans la savane roche Virginie en Guyane
Carbet Bâche dans la savane roche Virginie en Guyane
Carbet Bâche dans la savane roche Virginie en Guyane
Carbet Bâche dans la savane roche Virginie en Guyane

La nuit ne me semble pas si fraiche que ça., le sac à viande emporté suffira amplement pour être à l’aise et passer une bonne nuit. Nous décidons de nous lever aux aurores pour assister au levé du jour. Il est 5h30 : debout tout le monde ! Le soleil commence déjà à esquisser les premiers rayons et la chaleur se fait déjà sentir.

Nous sommes tous face à la canopée (étage supérieur de la forêt), silencieuse (ou encore endormi), nos appareils photo à la main. Le ciel prend alors une jolie teinte rosée sur une forêt qui garde un voile de brume. Un lever du jour plutôt poétique qui nous réveille en douceur.

Il est 6h30, et si on prenait un café avant de reprendre la route ? Après avoir rangé le campement et ramassé notre poubelle, nous entamons le chemin du retour.

À 10H45 nous sommes arrivé au parking du point de départ, pour notre plus grand bonheur le Land de Jo est équipé d’une réserve d’eau, un vrai bonheur que de pouvoir jouer au t-shirt mouillé pour finir cet excellent week-end. Merci les amis de la coloc d’avoir partagé cette aventure avec nous !

A lire aussi : coût de la vie en Guyane
Carbet Bâche dans la savane roche Virginie en Guyane
Carbet Bâche dans la savane roche Virginie en Guyane
Carbet Bâche dans la savane roche Virginie en Guyane

Les Hmong de Cacao en Guyane. Un village tourné vers le Laos

Ayant récupéré notre van, nous commençons à explorer l’intérieur de la Guyane. Aujourd’hui nous nous rendons dans le village de Cacao qui est situé à 75 kilomètres de Cayenne. La ville de Cacao est connue en Guyane grâce à la communauté Hmong qui a établi ses quartiers ici depuis les années 70.

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Les Hmong de Cacao en Guyane. Un village tourné vers le Laos

L’histoire des Hmong en Guyane est exceptionnelle à plus d’un titre, en effet cette communauté bénéficie d’un véritable statut particulier ici en Guyane. La communauté Hmong est un peuple originaire des montagnes du nord Vietnam allant de la frontière avec le Laos à la Chine. Pendant la guerre d’Indochine, certains membres de cette communauté se mirent à combattre au côté des Français, mais aussi au côté des soldats Américains pendant la guerre du Vietnam.





Les Hmong de Cacao en Guyane. Un village tournée vers le Laos
Les Hmong de Cacao en Guyane. Un village tournée vers le Laos
Les Hmong de Cacao en Guyane. Un village tournée vers le Laos
Pour les communistes qui arrivent au pouvoir en 1975 en Chine, les Hmong sont catégorisés de traître par le parti, c’est alors plus de 100.000 Hmong qui décidèrent de fuir le Laos et le Vietnam pour se réfugier en Thaïlande.

Le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés leur reconnait le statut de réfugiés politiques. Ce qui permet à certains pays occidentaux comme la France d’accueillir certains Hmong et immigrer sur son territoire. En France c’est donc plus de 10.000 Hmong qui immigrent vers Paris, Tour et Nîmes.

Nous utilisons systématiquement ce site pour comparer les vols vers la Guyane 

En 1977 c’est plus d’une centaine de Hmong qui arrivent en Guyane où l’état Français avait une mission pour eux : aider à repeupler la Guyane et y développer l’agriculture.

Les Hmong de Cacao en Guyane. Un village tournée vers le Laos

Éloigne de Cayenne et installé sur les hauteurs de Guyane, censé leurs rappeler les montagnes du Laos, c’est sur le site d’une ancienne scierie, que cette centaine de Hmong allaient être installé par l’état Français dans le plus grand secret. Cet endroit en friche se nommait et se nomme toujours Cacao. Plus tard, en 1979 à lieu une deuxième vague d’arrivée de Hmong en Guyane, ils vont fonder le village de Javouhey, qui est situé à une trentaine de kilomètres de la ville de Saint-Laurent-du-Maroni.

Les Hmong de Cacao en Guyane. Un village tourné vers le Laos

Aujourd’hui la partie agricole de la communauté Hmong installée à Cacao et aussi dans le village de Javouhey représente plus de 70% de l’agriculture Guyanaise.

Aujourd’hui les Hmong sont répartis dans 4 villages de Guyane : Cacao, Javouhey, Rococoua et Corrossony.

Les Hmong de Cacao en Guyane. Un village tourné vers le Laos

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L’idéal pour visiter Cacao est de s’y rendre un dimanche (et non pas le samedi comme Yohan a pu le citer sur ALP) : jour du marché, vous pourrez y acheter des fruits et des légumes directement aux producteurs. Après 1h de route sinueuse au départ de Cayenne nous apercevons enfin le village reculé de Cacao. Le temps n’était pas des plus clément ce jour-là, mais c’est aussi ça la Guyane, une grosse averse et le soleil finit toujours par montrer le bout de son nez.

Il est 11h, le marché anime déjà tout le village, les voitures sont garées tout le long de la rue principale. Nous ne savons pas vraiment où se trouve le marché. Il ne nous reste plus qu’à suivre l’agitation pour arriver jusqu’au stand des Hmong. Sur notre chemin, des magasins de souvenirs vendent quelques spécimens d’insectes naturalisés. Les plus populaires ici : le papillon Morpho, le scorpion, la mygale… Je suis plutôt rassuré de les savoir à l’abri sous leurs vitrines plutôt que sur mon bras !

 notre sélection des meilleurs activités à faire en Guyane !

Les Hmong de Cacao en Guyane. Un village tournée vers le Laos

Les Hmong de Cacao en Guyane. Un village tournée vers le Laos

Les Hmong de Cacao en Guyane. Un village tournée vers le Laos

Les Hmong de Cacao en Guyane. Un village tournée vers le Laos

Les Hmong de Cacao en Guyane. Un village tournée vers le Laos

Les Hmong de Cacao en Guyane. Un village tournée vers le Laos

Le marché couvert de Cacao abrite de nombreux vendeurs de fruits et légumes, mais aussi de nombreux stands de street food dont les noms sont imprononçables pour nous … En grands gourmands que nous sommes, les odeurs; les couleurs et les gens attablés en ville mettent en éveil notre appétit. Après avoir résisté aux différents beignets, nems et autres fritures du marché, nous décidons de gouter au plat dont tout le monde nous parle depuis notre arrivée : la fameuse soupe chinoise de Cacao. Il est déjà 12h et les tables sont déjà toutes prises d’assaut par les touristes, on prend donc notre mal en patience comme tout le monde et faisons la queue pour avoir une table de libre.

Travailler en tant qu’infirmier en Guyane

Les Hmong de Cacao en Guyane. Un village tourné vers le Laos

On se place dans la file et on se laisse divertir par le spectacle offert aux alentours par vendeurs du marché. Les cuisinières s’agitent à couper les légumes et à préparer les plats que le serveur annonce au plus vite. De l’autre côté, j’observe les vendeuses de légumes Hmong, et on remarque que leur visage est marqué le soleil et par le travail de la Terre (il est d’ailleurs difficile de leur donner un âge !). 

 

C’est enfin c’est notre tour de commander : pour moi ce sera une grande Soupe chinoise et Yohan quant à lui goutera le riz cantonnais. Nous sommes plutôt joueurs et nous avons un peu de temps, c’est donc aux baguettes que je me lance dans la dégustation de cette soupe. Elle est composée de longues nouilles, de morceaux de porc, crevettes, porc laqué, mais aussi de légumes comme la salade et de nombreuses épices. Un vrai délice !

Les Hmong de Cacao en Guyane. Un village tournée vers le Laos

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Les Hmong de Cacao en Guyane. Un village tournée vers le Laos

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L’après-midi, un autre spectacle s’offre à nous, le hasard fait qu’un tournoi de foot a lieu aujourd’hui, le plus marrant c’est qu’il est commenté par un speaker hors pair ! Les pluies ont rendu le terrain impraticable pour un non initié, mais ici en Guyane, si l’on devait arrêter toute activité quand il pleut on ne ferait plus rien. C’est donc sur un terrain plein de boue, de crevasses et de grosses flaques que les joueurs donnent leur maximum sous les yeux des villageois postés sur le châssis de leur camion en guise de tribune. L’ambiance est festive et le speaker nous plonge dans l’ambiance d’un match endiablé avec des commentaires dignes d’une vraie coupe du monde.



Plus loin, un Degrad (accès pour mettre à l’eau un bateau ou un canoë en Guyane) permet d’accéder à une crique. Le lieu est calme et paisible, il donne envie de se laisser porter par le fleuve de La Comté au rythme des bruits de la forêt environnante. Par le fleuve, et au niveau de ce dégrad, on peut se rendre jusqu’à Roura en pirogue. Aujourd’hui ce sont des enfants Hmong qui jouent dans une barge rongée par l’humidité et à moitié immergée. Ils tentent de pêcher à l’aide d’une vieille canne, chacun à son rôle et ils semblent très appliqués à la tache…

 

Nous quittons Cacao en fin de journée, complètement dépaysé par ce village qui nous amené à l’autre bout du monde le temps d’un après-midi. Nous reviendrons bien sûr, pour la soupe, mais aussi pour découvrir le fameux musée des insectes que nous n’avons pas pu explorer cette fois-ci.

À bientôt Cacao !

Les Hmong de Cacao en Guyane. Un village tournée vers le Laos
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